On pourrait s’étonner que des auteurs, des écrivains, des essayistes, des romanciers, des scientifiques, des sociologues, des psychologues, des médecins, des chercheurs puissent nous aider à affronter les catastrophes. Cependant, de tout temps, la discipline éclairante de la pensée et de la réflexion a été constitutive de la civilisation.
Non seulement les intellectuels, les chercheurs et les philosophes peuvent nous aider à traverser les catastrophes ; mais ils peuvent surtout nous apprendre à les éviter…
Faire de l’intelligence et de la philosophie des armes contre notre disparition…
Les cyniques, les stoïciens, les hédonistes, les progressistes, les libertaires, les épicuriens et tous ceux qui ne se revendiquent d’aucune école ont tous des choses à nous dire sur ce qui est de notre humanité et de notre conduite face à la vie et à nos responsabilités. Si un jour tout devait s’effondrer, l’intelligence serait le meilleur des phares face à l’obscurantisme, à l’égoïsme et à la cruauté.
Réapprendre à penser par soi-même est probablement la première étape.
Prenons conscience ensemble que si, demain, nous n’avions plus d’électricité et donc plus d’Internet ou de téléphones portables, plus de Google et de Netflix, nous resterions nous-mêmes. Nos vies changeraient radicalement, certes… Elles seraient beaucoup moins confortables à de nombreux égards… Mais ce que nous sommes vraiment ne changerait pas, peut-être même que notre vrai moi se révélerait, et nous nous remettrions à rire ensemble, à nous entraider et à lire des livres… Oui des livres !
Nous nous sentirons peut-être même plus libres et plus heureux de prendre le temps d’aimer nos proches et de profiter de la vie.
Nos grands-parents étaient-ils vraiment plus malheureux que nous ?
La médecine est un vrai progrès, mais Instagram ?
Notre académie n’est pas contre la technologie bien entendu. Notre site le prouve ; mais contre les faux progrès qui remplacent la réflexion et l’émotion naturelles pas des ersatz standardisés dans le but de faire la fortune d’une poignée de petits malins et la ruine du plus grand nombre.
Le cerveau plus que les muscles, ou du moins, pas moins…
Ces auteurs nous rappellent que la pensée peut éveiller notre conscience, stimuler notre esprit critique, et nous aider à décider de ce qui est acceptable de ce qui ne l’est plus. À l’instar de la folie du milieu financier qui ne consacre plus que 5 % des fonds à l’économie réelle et 95 % à la spéculation donc au vol économique. Ou bien comme la maltraitance animale qui nous transforme en tortionnaires par procuration ; ou encore comme les déviances de l’industrie agroalimentaire qui empoisonne nos enfants avec du gras et des sucres cachés tout en finançant des campagnes publicitaires nous disant que tout cela n’est pas bon… Absurde !
Jusqu’à quand allons-nous accepter l’inacceptable au nom de nos égoïsmes ? Nous savons pourtant au fond de nous que ce qui a de la valeur n’a pas de prix. Notamment les qualités comme l’honnêteté, la bienveillance, l’intelligence, la créativité, l’altruisme, la discipline, le courage, le sens du bien, du vrai, du beau…
Ainsi, le monde a tourné le dos à la raison, à l’éthique et à l’héroïsme collectif pour fixer des écrans en mangeant des chips afin de ne pas voir la vérité en face et de ne pas entendre notre mauvaise conscience crier…
Il est bien temps de réapprendre à voir et à penser la réalité ensemble avant que nous ne devenions définitivement les héros malheureux d’une mauvaise série télévisée qui finira mal, très mal…
© Franck Sallaberry pour Collapsologie Académie.