Mal de Terre

Résumé commenté :

En sept chapitres fermement liés, avec une solide rigueur scientifique, Hubert Reeves, pressé par F. Lenoir, sociologue, nous fait partager, dans un style clair et incisif, ses préoccupations sur le sort de la planète.

Le constat est scientifique, âpre et sans détours.

Notre terre va mal. On ne pourra taxer notre Sirius national de sombre alarmiste. Ses multiples interventions passionnées dans les médias sont la preuve de son inaltérable optimisme.

Cependant, Hubert Reeves, en scientifique et en conteur accompli, met en lumière les dégradations environnementales les plus spectaculaires : terre vue du ciel, où la nuit des taches lumineuses montrent l’emplacement des surfaces les plus exposées aux dégâts de l’activité humaine à cause de la combustion incontrôlée de méthane, brûlis, pêche intensive, etc. Notre planète vue de l’espace (une sphère entourée d’innombrables débris), agonise peu à peu.

Après avoir consciencieusement examiné avec Frédéric Lenoir toutes les grandes questions environnementales actuelles, H. Reeves se demande s’il n’est déjà pas trop tard pour agir ?

Au passage, notons que la bibliographie de l’ouvrage est particulièrement soignée et qu’elle fait appel aux sources les plus récentes et les mieux informées (sites Internet constamment remis à jour, articles de revues et de journaux les plus actuels).

L’opinion mondiale est troublée, entretenue délibérément par les fanatiques de la fin du monde comme par les climato-sceptiques les plus aveugles.

La sagesse prend pour lui la forme de l’espérance lucide, à l’inverse des visions morbides alimentées par des groupes de pensée écologiques extrêmes qui nous terrifient sans proposer de solutions, où ceux, tantôt myopes ou tantôt hypermétropes, qui nous promettent que la solution viendra du Ciel ou d’obscures laboratoires… Sans rien faire pour mettre en avant, les solutions rationnelles existant déjà.

Les scientifiques comme ceux du GIEC, parlent à mots de moins en moins couverts d’une sixième extinction, dans les décennies à venir : celle de l’espèce humaine, la terre étant un système assez robuste pour permettre la perpétuation de la vie, mais sans nous.

Même des réflexions rassurantes comme : la démocratie et les progrès sociaux gagneraient de plus en plus de terrain, sont mises à mal. À en croire le directeur du « World Bank Institute » lui-même, suite à une enquête mandatée par le gouvernement américain sur la situation de 175 pays, la démocratie reculerait, au contraire sévèrement, au profit de République autoritaire.

Cependant, Hubert Reeves insiste : il n’est pas question de jouer les prophètes de malheur mais d’alerter l’opinion publique et les responsables politiques sur les risques catastrophiques auxquels nous nous exposons. Aux peuples de faire le choix des leaders politiques les plus sages et les plus sensibles à l’avenir de notre planète, et les plus courageux pour prendre les mesures qui s’imposent.

Nous entrons dans l’ère d’une forme d’héroïsme écologique, où les étoiles de demain ne seront plus les stars d’hollywood, mais de nouvelles figures politiques éclairées qui oseront se dresser contre l’obscurantisme de tous bords.