Jean JOUZEL
Crédit Photo : Arnaud Meyer / LEEXTRA VIA LEEMAGE
Portrait de Jean Jouzel
Le patriarche éclairé des lanceurs d’alerte écologiques, dans la lignée des Haroun Tazieff, Jacques-Yves Cousteau, Paul-Émile Victor ou Alain Bombar…
Jean Jouzel, né le 5 mars 1947 à Janzé (Ille-et-Vilaine), est un climatologue et glaciologue français décoré, avec Claude Lorius, de la prestigieuse médaille d’Or du CNRS.
Directeur de recherches au CEA et directeur de l’Institut Pierre-Simon-Laplace jusqu’en 2008, il est membre de l’Académie des sciences et de l’Académie d’agriculture de France.
Après la décision en 1988 de fonder le GIEC au sein de l’ONU, les contributions de Jean Jouzel vont devenir bien plus politiques.
En 2002, il en sera nommé vice-président du groupe scientifique. C’est alors qu’il deviendra connu du grand public pour sa contribution au sujet du réchauffement climatique, notamment par son rôle d’expert du groupe scientifique s’exprimant de manière infatigable dans les médias.
Il n’hésitera pas à parler non seulement en qualité de scientifique expert en climatologie mais également pour commenter les projections économiques et les décisions politiques.
En 2007, sous la présidence de Rajendra Kumar Pachauri, le GIEC se voit décerner le prix Nobel de la paix, avec Al Gore, au titre de lanceur d’alerte sur l’urgence climatique.
Jean Jouzel commence à faire de brillantes conférences sur le réchauffement comme celle qu’il donne pour les 80 ans du CNRS.
Il quitte progressivement le terrain scientifique pour des engagements plus politiques. Ainsi, il va prendre parti, comme il le déclare au Monde « toujours à gauche, et toujours pour de futurs perdants : Ségolène Royal, Nicolas Hulot, Pierre Larrouturou, Benoît Hamon… Cette année, j’ai préféré ne pas me prononcer afin que le pacte finance-climat que j’ai lancé avec Pierre Larrouturou, lui-même candidat sur la liste PS-Place publique, reste un peu au-dessus de la mêlée. »
Ce que nous apprécions chez lui :
Jean Jouzel a fait émerger et promu la science et les données scientifiques dans le débat sur l’effondrement qui vient, cet effondrement climatique qui risque de tuer l’agriculture et dons l’humanité.
En effet, rappelons que quand on veut limiter le réchauffement planétaire à 2 degrés, c’est parce que 2 degrés au niveau global c’est entre 3 et 8 degrés d’augmentation sur les continents.
Donc, quand il fait 35 °C aujourd’hui pendant les canicules, il fera jusqu’à 43 °C en été…
Or, à 43 degrés Celsius, il n’y aura plus de maïs, plus de blé, plus de potagers, plus de vignes… Donc, plus de pain, plus de céréales, plus de légumes, plus d’élevage, donc plus de viande et donc, plus d’humanité.
Jean Jouzel nous prévient depuis vingt ans, il a longtemps prêché dans le désert, avant de fertiliser ce no man’s land des idées.
Aujourd’hui une nouvelle génération, dont Valérie Masson-Delmotte a pris le relais au sein du GIEC. Son combat est récompensé et ses convictions ont fait des boutures…
Jean Jouzel a été l’un des premiers à tirer sur la sonnette d’alarme. Il a réveillé nos connaissances écologiques, notre instinct de survie sociétale, notre conscience du monde qui vient, de ses problèmes, de quelques solutions encore jouables… Notre respect est immense, sur le plan relationnel et sur le plan rationnel.
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